Rumeurs des Royaumes de l'Est

Indications:

Des coups de lames courbées contre du bois solide et des cordes débandées bruyantes suivit d'une percée dans des matelas rouge et blanc, voilà la provenance des bruits quotidiens qui se bousculent chaque jours sur le terrain d'entraînement des Forestiers à la Place des Pérégrins de Lune-d'Argent.

Mais, ce matin, l'activité était différente des jours dit normaux. Une petite bande de Pérégrins c'étaient rassemblés en cercle devant le Camp des Pérégrins en face de la zone d'entraînement. Les elfes étaient de toutes catégories et âges. Il y avait des recrues comme des vétérans, tous Pérégrins aux couleurs de Quel'thalas.

Leur discussion était plutôt animée, ce qui ne manqua pas aux Chevaliers de sang tout près de venir s'interposer dans cette histoire et faire valoir leur point de vue. Une petite bousculade avait eu lieu et finalement, les maîtres de la Lumière avaient battus en retraite dans cet échange qui avait presque tourné en combat, maintenu en laisse par le Champion Vranesh.

Le plus honorable Forestier de la troupe de Pérégrin souffla et reprit sa conversation avec les siens, parlant plus bas pour ne pas encore attiser les fougueux Chevaliers de sang.

- À l'orée des Terres Fantômes, mes amis. Ils étaient une dizaine ! Moi-même j'ai été surpris. Depuis quelques années leur nombre était décroissant, il y a deux semaines j'en est croisé cinq au sol, une flèche dans chaque crâne pourri, mais... Plus de dix ! J'ai jamais vu ça depuis l'temps !

Les plus jeunes Pérégrins du groupe écoutaient sagement le Forestier d'expérience, visiblement conquit par cet homme qui semblait avoir tant combattu et voyagé au cœur du royaume elfique. Les quelques plus honorables regardaient l'homme ne sachant pas quoi penser de son témoignage.

Finalement, le plus grand des Pérégrins prit la parole, sa voix était forte et rauque, le ton beaucoup plus charismatique que le témoin de la macabre scène.

- Il dit vrai, je les est vu également. Mon frère aussi, ma sœur a presque perdue son arc en tentant de fuir cette horde de mort-vivants. L'histoire se répète. J'espère que le Commandant nous enverra rapidement sur les frontières sombres de Quel'thalas pour les éradiquer.

Finit-il en frappant son poing dans sa main ouverte, bien sûr de lui. La troupe de Pérégrins acclamèrent le charmant elfe qui savait bien comment manipuler les mots et donner de l'essence vitale aux combattants elfiques. Seul l'honorable Forestier le fixait de marbre, peu rassuré visiblement.

Pendant leur reprise de discussion, Vranesh était déjà parti inspecter des guets de la ville qui jouaient aux dé-arcanes plutôt que rester à leur poste, un Chevalier de sang téméraire et arrogant approcha du groupe de Pérégrin tout en faisant craquer ses jointures pour se donner une allure de mauvais garçon.

- Alors, les faibles moulés dans le cuir ? Ont parlent encore dans le dos des meilleurs élites du Royaume ? Vous avez définitivement rien compris avec votre égo surdimensionné... Je vais vous montrez-moi !

Les échanges musclées reprirent de plus belle entre les Forestiers et les Chevaliers de sang, ce n'est qu'avant qu'un poing percute le nez d'un jeune tireur à l'arc, que le Champion Vranesh était revenu et remit un peu d'ordre dans les vielles chamailleries qui ne cesseront sans doute jamais entre les deux camps.

Un chat noir aux oreilles effilochées détalait rapidement dans la sombre ruelle de Lune-d'Argent. L'Allée du Meurtre n'était pas que réputée pour ces nombreux assassins professionnels ou les pratiquants occultes et leurs serviteurs déambulant vers le Sanctum des démoniste.

Cette zone de la ville elfique était surtout reconnue par les citoyens pour être le lieu où tout était permit. Déjà à cette heure tardive, les veilleurs balançaient les clients saoulent des maisons closes, les premiers bruits de sabots de succube résonnaient et les petits délinquants jouaient de leurs lames empoissonnées.

Aucun guet de Lune-d'Argent ou même Chevalier de sang n'osaient passer par ce chemin, l'Allée du Meurtre pouvait être nommée par les plus habitués « Le Royaume des Interdits ». Cette nuit là, deux hommes vêtus de noir et de rouge marchaient à pas égal dans les dédales de la ruelle.

Plus mystérieux l'un que l'autre, ils tiraient quelque chose de vivant retenue par une chaîne en gangrefer. La chose était voilée par un large drap rouge, maintenu par des cordes autour de la silhouette qui se débattait en émettant des bruits et des expirations anormales.

Le colis vivant fût livré à l'entrée du Sanctum des démonistes où un autre homme, accompagné de jeunes apprentis en démonologie, échangea quelques mots avec les livreurs et une bourse bien remplie. Le captif fût entraîné dans les profondeurs de l'antre des démonistes.

Les secrets s'effritent et les murmures se partagent. Il ne serait guère étonnant qu'un maître des démoniste de cette organisation occulte soit en lien avec des affaires peu nettes ou peut-être est-ce qu'une rumeur sans vrais faits établis et où il manque des parties.

"...Vous vous faites des idées. Peyreguet était parfaitement sous contrôle jusqu'à ce que ces salopards de longues-oreilles débarquent pour servir m'sieur le maire. J'suis un bandit honnête, croisé. Pas comme tout les aut' gars finit à la pisse qui attendent leur tour à l'échafaud. Et si j'peux vous assurer une chose, c'est que ces salopards de longues-oreilles, en plus de besogner les buissons, ils ensorcèlent les vierges et ils nous piquent dans la nuit nos chiards !"

Ivan-le-Gaucher dans le cadre d'un interrogatoire.